Tunisie-Maroc : Le onze national méritait mieux
09.10.2005 | 13h24
Le onze national ne participera pas au Mondial que l'Allemagne accueillera l'été 2006. Cette élimination, l'équipe nationale du Maroc n'a pas à en rougir. Les équipiers de Chemmakh, auteur des deux buts du Maroc, auront fourni une très belle partie.
Tactiquement, Roger Lemerre qu'on présentait comme le Mage du football tunisien a été contraint d'opérer trois changements, dès le départ, en se passant des services de Clayton, Santos et Slim Benachour. Trois pièces maîtresses du dispositif tactique cher à l'entraîneur français. Une attitude qui démontre que cette équipe de Tunisie pouvait être battue même si on la présentait comme l'ogre de son groupe (après ses succès au score fleuve contre le Kenya et le Malawi.) Mais, samedi, l'entraîneur national Badou Zaki (qui a incriminé l'arbitrage dans sa conférence d'après-match) a su démontrer son savoir-faire en asphyxiant le technicien français dans l'antre du 7 novembre de Radès.
Ce sont les Marocains qui prendront la direction des opérations puisque Chammakh va plonger le public du coquet mais minuscule stade de Radès dans le désarroi. [b
]Le but marqué à la 2e minute va instaurer dans les gradins un silence à couper au couteau. Les Tunisiens pris au dépourvu vont tergiverser par le biais d'un nombre incalculable de passes à l'adversaire. Des passes qui, à chaque fois, suscitaient la colère du “12e homme”. Le speaker du stade a beau haranguer les supporters.[/b]
Rien n'y fait ! Malgré sa réputation, cette équipe n'avait rien d'extraordinaire. Une défense loin de rassurer, un milieu de terrain énervé par celui qu'on désignait comme le régulateur, ( Riad Bouazizi), des attaquants (Ziad Jaziri et Santos, terreurs des buts adverses) mis sous l'éteignoir. Autant de facteurs qui ont encouragé Zaki et ses hommes à prendre de l'ascendant sur un adversaire qui commence à douter.
Mais dommage ! Un arbitrage venu, comme un cheveu dans la soupe, a su “ intelligemment ” mettre un frein à l'enthousiasme débordant des Marocains. L'arbitre égyptien a fait preuve d'une mauvaise foi manifeste. Le carton rouge sorti à l'encontre de Safri était injuste. Alors que d'autres actions similaires des Tunisiens n'entraînèrent même pas d'avertissement verbal.
Une autre marque de mauvaise foi, celle de ce carton rouge pour Talal El Karkouri sans s'assurer que c'était le joueur en question. Tout cela ajouté à des scènes de simulation de joueurs tunisiens, a fini par déstabiliser les Marocains. Pourtant, nos joueurs surent se ressaisir. Une autre action sous forme d'alerte devant les bois et Chammak à l'affût marque le second but du Maroc et replonge Radès dans l'incrédulité. Jamais le onze tunisien “invincible” ne s'était trouvé dans pareille posture. Alors que l'on s'achemine vers un match tenu à bras le corps, l'arbitre de la partie (encore lui !) va consulter son juge de touche.
Ce dernier n'a même pas caché son geste qui signifiait un coup de coude (si coup de coude il y a !) de Ben Asker à l'encontre de Jaziri. Le défenseur marocain est prié de regagner les vestiaires, incapable de comprendre ce qui lui arrive.
Dans tout ça, on ne voyait pas venir l'égalisation. Elle est arrivée de manière stupide, incompréhensible. Le coup était trop dur.
A dix, le Maroc voyait ses chances qui s'amenuisent sans comprendre. Ni les entrées de Moha, ni celle de Bousaboune n'allaient apporter quelque chose de positif.
En tous les cas, le onze national a été irréprochable. 2 partout à Radès. Il a terminé la course, seule équipe nationale invaincue dans toutes les éliminatoires de la zone Afrique.
Abdeslam Bilali | LE MATIN