Slim Chiboub sort de sa réserve et déclare à la revue "Super"
"Je suis mieux avec mes chevaux"
Notre consœur Assabah, à travers le service du sport dirigé par notre confrère et ami Hassen Attia a, depuis bien longtemps, jeté les ponts d'un échange fructueux avec la prestigieuse revue sportive émiratie « Super ».
Entre autres, l'interview réalisée presqu'en « duplex » avec Abdelmajid Chetali, sans oublier, bien sûr - et là, ce fut une initiative exclusive à « Super » - de publier l'interview de Nabil Maâloul à l'issue de la CAN 94 et qui a fait couler beaucoup d'encre.
Ces derniers jours, toujours en collaboration avec « les sports » d'Assabah, « Super » a réussi à faire parler Slim Chiboub, lequel s'abstenait, depuis son départ, de la présidence de l'Espérance, de faire des déclarations et d'accorder des interviews aux journaux.
Rappelons que depuis sa démission de l'Espérance, Chiboub se consacre, entre autres, à ses chevaux. Mais il suit, attentif, les mouvances de ce football de chez nous, dans lequel il affirme ne plus se reconnaître.
Voici quelques extraits de cette interview.
•Question :
Vous avez toujours menacé de démissionner, mais vous vous êtes toujours rétracté. Comment se fait que vous vous y soyez décidé en fin de compte ?
-Chiboub :
Toute démission quelle qu'elle soit doit être considérée comme étant un acte de faiblesse.
Chaque fois que je me décidais à démissionner je reprenais mes esprits et je revenais sur cette décision avec une forte envie de bien faire. Mais la dernière décision de revenir à de meilleurs sentiments sur pression de l'Assemblée générale de janvier était de trop. Ce fut une erreur. Le mandat de trop en somme et jamais je n'aurais dû croire ce que les supporters et les Sages du club avaient raison lorsqu'ils disaient que ma présence à la tête du club était indispensable. Or, quelques semaines après, je fus confronté à une réalité : ma permanence à la tête de l'Espérance aurait nui à mon club dès lors qu'à travers, quelques personnes voulaient beaucoup de mal à l'Espérance.
•Le fait de se mettre sur le banc des remplaçants en Tunisie et une mode lancée par vous et on dit que vous laissez un mauvais exemple pour les autres présidents de clubs.
-L'effet de mode est généralement une création individuelle, suivie par les autres. Or, moi je n'ai pas cherché cet effet.
C'était le fait du hasard, lors du premier derby dans ma gestion du club, et depuis j'ai continué à le faire car cela stabilisait le métabolisme de l'équipe.
•Comment jugez-vous la situation du football tunisien. Celui-ci se porte-t-il bien ?
-Bien au contraire. Le football tunisien touche l'abîme. Crise financière aiguë. Après la Coupe d'Afrique, j'ai suggéré à Hammouda Ben Ammar de fructifier et positiver ce succès en remettant de l'ordre à la maison. Rien. Cela va de mal en pis : des présidents de clubs menacés d'emprisonnement et des chèques en bois qui circulent allègrement.
•Quels sont vos rapports avec Aziz Zouhir ?
-Ils ne sont plus ce qu'ils étaient. Je sens s'éloigner un ami, l'un des rares amis que je connaisse. Avant, on se parlait chaque jour. Ce n'est plus le cas, car il est très occupé.
•On raconte que vous gérez encore l'Espérance depuis votre bureau des Berges du Lac...
-Ce n'est pas vrai. Je suis très loin et je n'ai pas été au parc B depuis que j'ai quitté le club
•Chiboub a troqué les joueurs par les chevaux, en fait, c'est quoi cette nouvelle passion ?
-Ce fut l'effet du hasard. J'étais avec Hammouda Ben Ammar (qui a une belle écurie) à l'hippodrome de Ksar-Saïd. Au moment de quitter Ksar-Saïd un monsieur est venu vers moi, s'est présenté (c'était le directeur technique du centre) et m'a proposé de me lancer dans les chevaux. Il faut dire que, ce jour-là, je n'avais pas le moral. Je m'y suis donc mis et dès les premiers contacts avec cette race noble, j'ai senti que j'étais mieux avec mes chevaux ».
Texte traité par Raouf KHALSI