LA PRESSE a écrit:Handball
La Tunisie organisera le championnat du monde 2005
RAFIK KHOUAJA:
«Notre ambition ne s’arrêtera pas là»
Le monde sportif continue de commenter l’exceptionnelle décision de confier à la Tunisie l’organisation du Mondial de handball 2005. Une décision obtenue de haute lutte face à un ogre sportif et économique qu’est l’Allemagne. De la genèse de l’idée, des quatre jours de Saint-Pétersbourg et des attentes des uns et des autres, nous parle M. Rafik Khouaja, président de la FTHB et chef de la délégation qui a eu l’insigne honneur et la grande responsabilité de défendre le dossier Tunisie.
L’idée d’organiser les championnats du monde en Tunisie est, a priori, un rêve qui est devenu réalité ?
Franchement, oui. Dans toute démarche, il faut une part de rêve et celle d’organiser les championnats du monde à Tunis a débuté par une idée, un rêve que nous autorise, toutefois, la réalité de notre pays, celle de notre handball et bien sûr l’image de la Tunisie.
Car, il faut le dire, en présentant notre candidature, nous avions comme support de base, la Tunisie de l’ère nouvelle, la confiance du Chef de l’Etat dans la jeunesse tunisienne et, bien sûr,,, les réalisations en matière d’infrastructure sportive et non sportive.
En outre, il faut dire que nous avons, au cours de l’année 1995, tâté quelque peu le terrain, puisque nous avons alors soumis une première candidature. De cette première expérience, nous avons beaucoup appris et tiré énormément de leçons. La première, c’est que tout le travail se fait une première fois lorsque vous êtes chez vous et une seconde fois quand vous vous adressez au congrès.
Ce qui, en d’autres termes, s’est traduit par une toute autre démarche en Russie, non ?
Effectivement, nous nous sommes très bien préparés en collaboration avec toutes les parties à Tunis. Ainsi, nous avons eu l’aide considérable de M. le ministre des Sports ainsi que celle du ministère des Affaires étrangères, avec notamment un rôle important de nos ambassades un peu partout dans le monde. Nous avons, de ce fait, pu compter sur plusieurs voix qui ne nous étaient peut-être pas destinées au départ. Par ailleurs, nous avons confectionné avec le concours généreux et efficace de l’ERTT un document sur la Tunisie, reprenant à la fois nos installations sportives, nos coutumes d’hospitalité et notre infrastructure dans le domaine de l’hôtellerie. Nous avons présenté l’image d’une Tunisie jeune, stable, ouverte sur son monde et adepte d’un sport pour lequel les infrastructures sont là. Par ailleurs, notre délégation, forte de douze personnes, dans laquelle nous avons voulu donner une connotation maghrébine avec la présence de Abdelaziz Derouaz d’Algérie et d’un haut représentant de la CAHB, a pu nouer des contacts avec tous les délégués pour leur expliquer que la Tunisie organisera avec toute l’efficience requise les championnats du monde de 2005.
• Le vote ne s’est décanté qu’à la fin
• L’image de la Tunisie, le concours de la tutelle et des Affaires étrangères ont été déterminants
• A Lisbonne, pour une place parmi les 7 premiers
• A Tunis 2005, nous viserons le dernier carré.
Le jour du vote vous étiez donc confiant, non ?
A vrai dire, on ne peut être confiant quand vous regardez l’armada et les moyens mis par la délégation allemande qui a mobilisé sportifs de niveau mondial et des icônes comme Beckenbauer. Le vote en lui-même était un supplice surtout que l’on savait que ça allait être serré. Dieu merci, nous avons pu rallier à notre candidature beaucoup de pays que nous remercions beaucoup. Pour la petite histoire, le vote ne s’est décanté que lors des tout derniers bulletins.
«Sites-bastions du handball national»
Vous avez parlé d’infrastructure, quels sont les sites retenus?
Nous avons voulu privilégier les sites-bastions du handball national. Il y aura Tunis, Nabeul-Hammamet, Sousse, Monastir et Mahdia.
Vous n’utiliserez donc pas de nouvelles installations ?
Ce serait bien de pouvoir compter sur une grande arène de 10 à 12.000 places.
Sur le plan exclusivement sportif, quels sont les objectifs à atteindre ?
Je pense qu’il est temps de viser très haut. Nous avons une équipe jeune et perfectible.
Nous avons également un staff homogène, compétent et qui travaille depuis des années pour faire progresser le handball. Nous sommes enfin champions d’Afrique en juniors et en seniors.
Cela nous donne de l’ambition. Celle-ci commence d’ailleurs par les prochains championnats du monde qui se dérouleront au Portugal, dans lesquels nous espérons nous classer parmi les 7 premiers pour nous qualifier directement aux Jeux olympiques. En 2005 à Tunis, nous serons encore plus gourmands et viserons le dernier carré. Nous savons que ce sera dur mais à cœur vaillant rien d’impossible d’autant plus que nous avons les moyens de nos ambitions.
Pour cela, il faut un gros programme de travail, un budget, etc.
Forcément, on n’appartient pas au gotha mondial sur un coup du hasard. Nous mettrons, avec le concours certain de la tutelle, les moyens qu’il faut à la disposition de nos ambitions. Il y aura un grand travail, deux années durant, pour bien préparer ce rendrez-vous que nous voulons exceptionnel à tous points de vue.
Le mot de la fin
Nous avons fait un grand pas pour arracher l’organisation de ces championnats, il y a lieu maintenant de fructifier cette décision en nous imposant une cadence de travail à la mesure de l’objectif recherché.
H.B.H