par Nagy » Jeu 10 Fév 2011, 19:28
Une spéciale Boughnim, recueillie ce matin même auprès d'un des protagonistes en matière de belle histoire (désolé pour ceux que 'kisas Laroui' incommodent, mais celui qui ne connaît pas son passé ne maîtrise pas son avenir).
En 1963-64, le Club Africain vient de perdre 2-0 contre l'EST et celle-ci est première. Mohamed-Salah Jedidi est le buteur patenté de l'équipe. Vu la faiblesse des moyens en présence, les joueurs avant un match sont rassemblés au restaurant (l'Orient) pour le déjeuner et si c'est un déplacement, montent dans le car ensuite pour partir.
La le match est à Mateur, équipe coriace qui enquiquine tous les 'grands'. Jedidi est la star de l'équipe et il a la mauvaise habitude d'arriver à chaque fois à la dernière minute, ce qui énerve prodigieusement Azzouz Lasram. Mais Fabio adore son goléador, dont il a affiné la technique à coup de ballons de caoutchouc et de séances particulières de 'mur', et lui passe tout. Seulement ce jour-là, SI Azzouz est très remonté (la défaite au derby lui reste en travers de la gorge). Il vient de faire doublement surclasser le gamin aux épaules carrées, Tahar Chaïbi, l'ailier droit des cadets. Il fait monter tout le monde dans le bus et dit au chauffeur de démarrer. fabio réclame qu'on attende l'arrivée de M-Salah mais son président de section lui dit "non, on va titulariser Tahar et faire jouer Gattous et Touati en pointe". Le bus démarre alors que M-S.Jedidi arrive rue Bach Hamba et court derrière, mais Si Azzouz qui sait être sévère impose qu'on parte, par pique.
Mateur perd 4-0. Les buts que Tahar Chaïbi ne marque pas, c'est lui qui les offre ou provoque le contre son camp du défenseur.
Mohamed-Salah Jedidi présente ses excuses et devient l'un des plus ponctuels aux rassemblements, terminant meilleur buteur du Club chaque saison sauf une où il laisse cet honneur à... Tahar Boy.
Le CA termine champion.
L'Orient a changé de propriétaire mais est toujours plaisant.
Ohrom âlya el koura baâd elIfriki.
Le Club Africain est une institution, pas une marchandise.